et que dire de ce pays, cette ville où nous arrivons tout juste – premier jour –, où ce n'est pas l'étrangeté qui me prend d'abord, mais un sentiment plus fort d'absence de toute réalité ? Grandes avenues noyées sous un flot ininterrompu de voitures, à travers lequel perce parfois l'horizon d'un bidonville en contrebas jusqu'à la Zona 1, le centre de cette ville qui n'en comporte précisément pas – la Plaza de la Constitucion avec la garde nationale, hors cadre, s'exerçant à la marche – bouffée d'air car peu de trafic – nous sommes les seuls à ressembler à des touristes – M. Jordan et son fils en route vers l'Avenue 6 et les boutiques de vrac – et mon premier sentiment est qu'il faut apprendre à vivre dans cette ville qui refuse la promenade.