Du Guatemala comment s'étend et se distribue la terre, entre volcans et plaines ; où vont ces rios la partageant et les carreteras effilochées qui l'irriguent ? Vertige et interrogations quand tomber sur la Mapa en relieve au nord de la Ciudad – immense carte en relief sur un demi hectare environ, chef d'oeuvre d'ingénierie guatémaltèque construite début XXe sur ordre du Président d'alors, pour asseoir la réalité du Guatemala comme pays et questionner déjà ses frontières. Pour se rendre compte des replis de la terre chahutée, il faut gagner l'un des promontoires qui surplombe l'édifice : alors on repère des yeux la Ciudad, petite tâche rougeâtre perdue au milieu des montagnes – puis le regard se déporte : – oh la Caraïbe au loin – oh les plaines forestières du Péten – l'Alta Verapaz – le minuscule Atitlán – et comment s'y rend-on, là-bas ?, et là-bas ? Et le regard se déporte davantage, car il y a cette tentation d'enjamber les Lonely et Routard et d'aller où personne ne va jamais : il y a un volcan plein sud qui n'a pas de nom et qu'aucune route ne semble desservir, alors comment aller là-bas ? et comment c'est là-bas ? – et la Mapa en relieve qui par chaque relief fait un monde enfoui, dit du Guatemala qu'en sa minusculité il est inépuisable.