Je suis avec mon oncle, qui me presse, comme d’habitude. Il me rappelle que dans quelques jours c’est l’anniversaire de son fils, encore nourrisson. J’allume l’ordinateur et me mets en tête de lui trouver quelque chose, mais mon oncle reste là, à observer ce que je fais par-dessus mon épaule. Je m’accorde sur l’idée la plus neutre pour un bébé : le dernier album de Jay-Z. Je le commande sur amazon en premium et j’espère que le cadeau arrivera à temps, mais je pense que non.

Sans attendre, mon oncle me propose de l’accompagner, lui et sa famille, en voyage à Barcelone. Sous pression, j’accepte et prends le premier billet sans faire attention au prix. Quelques minutes plus tard, à l’aéroport, c’est toujours mon oncle (ou peut-être mon père) qui m’accompagne. Puisque j’ai acheté mon billet au dernier moment, l’avion est relégué sur une piste très éloignée de l’aéroport, et je me perds dans les méandres des pistes d’atterrissage. Heureusement, mon père me montre ses nouvelles lunettes, qui sont en réalité deux cuillères soudées par la tête, et dont les manches sont décorés aux couleurs de l’Ukraine. J’embarque finalement et l’appareil se met en branle. Pour rejoindre la bonne piste, l’avion traverse un nombre invraisemblable de routes, de pistes et de couloirs étroits à une vitesse très élevée, si bien que j’ai l’impression d’être dans un karting. Secoué, je ne sais plus si je me trouve encore à l’aéroport, et réalise subitement que ce billet acheté au dernier moment a dû me coûter un prix exorbitant.