Nous étions, avec C., dans une grande maison remplie de lits. Il devait y avoir certaines de nos connaissances de l’époque qui dormaient là. C. passait de lits en lits, elle se cachait littéralement sous les couettes afin que je ne la retrouve pas.

J’ai essayé de la ramener à moi, passant à mon tour dans les lits, pour que nous puissions commencer à discuter. Elle était, je crois, dans un état d’agitation extrême. Elle s’accrochait à moi et me montrait le problème qu’elle avait : sa rotule gauche sortait exagérément de son axe. Mais je remarquais surtout une autre difformité, qu’elle ne voyait pas tant elle y était habituée : toute sa jambe était d’une maigreur terrifiante, la cuisse et le mollet comme deux petits brindilles sèches et cassantes. Une jambe d’affamée ou de poliomyélitique.