Trombes d’eau en fin d’après-midi sur la carretera a El Salvador.

 

À midi, on parle de voyage, mais je comprends qu’avec le temps de trajet (faire quelques kilomètres prend parfois des heures), on ne pourra visiter vraiment le pays que d’ici quelques semaines. Premier cours d’espagnol.

 


 

Le cours se fait tout seul avec ces élèves-là. Je dis : répondez aux questions, et ils répondent aux questions, puis supportent sans broncher la correction. À la sonnerie, quand ils sortent, certains disent : au revoir Monsieur, et merci pour la classe.

 


 

Cherchons une bagnole, éliminons d’emblée les SUV – majoritaires ici –, hésitons entre deux berlines similaires : Mazda ou Kia, l’une automatique l’autre manuelle, l’une chère l’autre moins. No sé.

 


 

Nous vivons, guatémaltèquement, avec le soleil. Levé six heures couché vingt et une. J’aime ce rythme qui me protège de la paresse, et je me laisse surprendre chaque matin par la lumière déjà si blanche depuis la terrasse.

 

Arrêtons notre choix sur la Mazda chère. Mais il faut encore trouver un mécano pour établir un diagnostic – pas de contrôle technique ici et gros risques d’arnaque.

Je ne lis plus, tous les jours je tombe de fatigue.

 


 

Comment transférer de l’argent en masse vers le Guatemala sans être pris pour un narco ?, puis course jusqu’à la Ardilla, jungle urbaine dénivelée – il faut voir de près comme la flore ici n’a rien à voir avec l’occidentale.

 


 

Négociation rompue avant qu’elle commence pour la Mazda : nous savons de source sûre qu’elle vaut entre Q75000 et Q77000, le mec ne descendra pas sous les Q88000. Encore longtemps à faire sans bagnole.

 

En classe, analyse des Lilas de Ménilmontant, Doisneau. Tous les élèves me disent qu’aujourd’hui on ne laisserait plus les enfants jouer ainsi dans la rue. À l’intérieur des condos, à la rigueur.

 


 

Journée épuisante : recherche toujours d’une bagnole – Volkswagen ou Kia, cette fois – celles qu’on veut nous fourguer ont toutes des pets au casque – et bien sûr que les predios que nous visitons, quand ils voient nos gueules de gringo qui n’y connaissent rien, nous font voir leurs bagnoles les plus pourries (mais nickelles d’apparence, chromées et récurées jusqu’à fond de moteur) en espérant nous les vendre pour deux fois le prix.

 

Faisons l'expérience que dans ce pays, il suffit de se rendre à la banque et de donner son numéro de téléphone pour payer en cash son post-pago téléphonique.

 

Enfin retour à l’appart, 19h, couché dans deux, et plus d’eau courante. Le voisin se marre : ah mais vous ne saviez pas ? C’est régulier ici. Pour ça qu’on a tous un réservoir. (Après vérif, le nôtre est vide depuis la nuit des temps) – Rien à foutre, dormir.

 


 

Weekend à Monterrico, côte Pacifique, à quelques encablures du Salvador. Plages de sable noir, rouleaux faramineux qui s’écrasent sur la grève et qu’on entend à deux cents mètres à la ronde en grondement continu d’explosion. Là, c’est une étrange zone touristique guatémaltéco-guatémaltèque ; baraques de standing finies à l’économie au milieu de cabanes en ruine sur les terrains vagues, et chiens à moitié crèves-la-dalle.