Gueule de bois mortelle hier à la suite d’avant-hier où j'ai été ivre-mort sans comprendre pourquoi. Et puis un rêve ce matin – grande joie !


Nouveau rêve : je tue par balle ma belle-soeur (la nature accidentelle de l’acte est discutable), puis fuis aux États-Unis.

Mes rêves sont peuplés de morts violentes, de gens que je tue ou que je fais souffrir. La plupart du temps, l’intensité dramatique du rêve n’est pas liée à la mort elle-même, mais aux moyens d’échapper (lâchement) aux conséquences de la mort. Ces gens qui ne cessent de mourir dans mes rêves, qui sont-ils vraiment ?


Débrayage soudain au bahut. Inversant son syndrome de Stockholm, le chef se venge sur le trmd. Il retire des heures un peu partout pour les garder en carto, à son usage discrétionnaire. J’ai fait partie d’une délégation de causerie, mais il n’y avait, semble-t-il, rien à négocier. J’ai le sentiment que plus personne n’en a rien à foutre de rien, au point qu’on jette les élèves hors du bahut en cinq minutes (puisque tous les personnels débrayaient), au point qu’un collègue – un peu gratiné il faut dire – fasse savoir au chef que la situation lui rappelle les trains français d’enfants juifs. Mais j’allais dresser à nouveau la longue liste de tout ce qui déconne, mais marre, franchement marre. Il faudrait, pour qu’on nous entende depuis le très-haut de l’administration administrative, que quelqu’un ait un jour les ovaires, les couilles, ce qu’on veut, un truc au moins vulgaire, de faire comme les ouvriers dans les usines qu’on laisse crever : s’enchaîner à la porte du bahut avec des bouteilles de gaz, des pneus et un peu de propergol.


Ça pourrait s’appeler Quatre couleurs, ou quelque chose avec le mot chrome. Toute la journée à travailler là-dessus. Faire le compte des motifs, cerner la bête, l’organiser en première instance. Mais est-ce que je saurai écrire, seulement écrire ? – me semble que ça fait une éternité que je n’ai pas écrit avec cet engagement sans faille et sans limite que requiert le geste quand ce n’est pas pour faire joli.


Nouvelle séance épuisante et performances merdiques : premier 3000 à 4’09/km, deuxième à 4’30/km (!). Pas envie de me faire mal – c’est pourtant ce qui me plaît habituellement dans la course : aller où ça rape le coeur dans la poitrine. Aujourd’hui, juste grande flemme et impression que le bitume était mou avec mes pieds enfoncés dedans.

Puis une grande partie de la journée à rédiger un mail pour G. à propos de B. – et je n’avais pas épuisé, à la fin, tout ce que j’avais à dire de son texte.


Longue marche samedi et dimanche dans le Morvan, de Gouloux jusqu’au lac des Settons puis retour. Inexplicablement, la tente n’est plus étanche et j’ai passé la nuit le cul dans une flaque d’eau. Paysages de nature comprimés, sapinières immenses, scieries, engins d’excavation. Le dimanche, des dizaines de chasseurs enfluotés, traînant parmi les arbres morts et les sols bassines où l’eau stagne.


En progression aux échecs. 766 heures d’entrainement tactique depuis 2013, 5752 problèmes résolus. Alors tu m’étonnes que je commence à calculer correctement, avec méthode et un peu d’aisance. Belle partie tout à l’heure avec attaque de mat limpide : démolir le roque adverse d’une épine, couvrir les cases de fuite du roi, puis attaque létale, ordonnée de la tour sur la colonne h.