La fête au collège. Longue et joyeuse bataille d’eau, tous enfants et adultes parfaitement semblables. M. par exemple me poursuivant, sauvage et naïve, avec sa bouteille. Puis revu L., première fois depuis deux ans environ, le temps d’un verre pour le vernissage de J. – quelques toiles troublantes. Ensuite anniversaire de V. à la Folie. C’est un bar de plein air de merde, bondé de riches et jeunes insouciants, où il est absolument impossible de manger autre chose, disons, qu’un turbot poêlé à la graisse de bouffe-moi-les-couilles, pour 45€.


La fin d’année scolaire comme un escalator emprunté en sens inverse. Conseil de classe calamiteux des 5C.

Tout aussi calamiteuse est la nouvelle saison de Borgen, aucun espoir. Car si même Nyborg rend les armes, cela signifie qu’ils le feront également tous en dehors de la fiction, sans exception. Ce constat nous rend, B. et moi, très en colère à la fin de l’épisode.

Ici, en France, je réalise que le résultat des législatives – calamiteux – va mécaniquement empêcher toute politique écologique, même minimale, puisque le gouvernement, qui fait semblant, devra composer avec ceux qui ne font même pas semblant de s’en foutre.


Actualité encore et toujours du chavirage. 51° en Irak et l’Allemagne augmente les capacités de production de ses centrales à charbon, cause augmentation des prix de l’énergie. De plus, la capacité de concentration moyenne de mes élèves n’excède pas la minute. J’ai la conviction intime effroyable et absurde que les deux faits sont liés. J’y pense toute la journée.

Hagard dans la touffeur de l’appartement tandis qu’au dehors résonne la musique. Laisse le monde tomber.


Hier, J. me fait remarquer que mes investissements sont infructueux.

Dernier jour avec les 5B. Me font la surprise d’un goûter qu’ils ont organisé entièrement, jusqu’aux ballons, paillettes et serviettes en papier, avec la complicité de K.. Au tableau, de grands mots pour me remercier. L’autre jour, S. me disait avec raison que l’ingratitude tient une grande place dans notre métier et qu’il fallait l’accepter. Mais leur simplicité à eux, leur envie de bien faire et de clore par eux-même cette année en forme de montagnes russes, tout cela me rappelle que mon métier regorge aussi de joies simples et immédiates comme un visage d’enfant souriant.

Puis Barbusse : collège et environnement plus verts qu’attendu, mais locaux défoncés, pourris, odeurs de moisi pénétrant partout, et surtout salles de classe indignes, impropres à n’importe quelle instruction – mais je pense qu’ici instruire est la dernière chose qu’on me demandera.