Vingt-quatre heures à Atitlán avec P. et L., puis retour Ciudad. Pizza mal digérée à Xela : je passe mes journées aux chiottes depuis trois jours – et quelques plats d'amibes.
Toute la journée au travail ; me reste dix jours avant la rentrée.
Je vais entrer dans un pays, de Guillaume Marie. Je voudrais atteindre un jour cette simplicité-là, ou plutôt cette évidence-là. Dans le livre, citation de Pierre Janet : « De même qu'un homme marche en avant vers une ville qu'il ne peut pas voir mais qu'il croit devant lui, de même il transformera toute sa vie pour se conformer à un modèle idéal, pour atteindre un but qu'il lui est actuellement impossible d'entrevoir. »
Film : La Vallée, Schroeder. Revu quinze ans plus tard – mais ces personnages marchent peu et mal.
J'essaye d'avancer sur le texte, mais je ne suis pas sûr de connaître même le nom de mon personnage – à quoi bon dans ce cas ? Et je ne sais pas non plus quel livre pourrait m'aider dans mon entreprise.
Interrogation pour la couverture et le titre d'Obi. Quatrecouleurs, ou Quatre Couleurs ? Bon.
Puis quelques heures de travail, pour essayer de caviarder correctement certains passages de la version en ligne du journal, car je sens bien que, d'ici quelques mois, des visiteurs inattendus lui rendront visite.
Premier footing depuis bien deux mois.
Film : Sur la route de Madison. À chaque fois c'est à pleurer.
Guatemala c'est dans ma tronche un rhume permanent avec tout le visage comme immobilisé de glaire et un chouille de fièvre qui va et vient, et ça dure chaque fois une petite semaine et m'en laisse une ou deux de répit avant que ça revienne, glaire fièvre immobilité.
Dernières corrections Obi – dix fois au moins que j'écris cette phrase, non ? L. me suggère que la couv' pourrait être moins incarnée, mais moi j'en sais foutrement rien.
Une heure ou deux l'après-midi à Kanajúyu sous le soleil ; le Fuego drapé de nuages transparents.
Quelques paragraphes : parfois j'arrive à tenir le ton, parfois ça dévie trop d'un côté ou de l'autre : surécrit pompeux ou oral et vulgaire.
Manon Lescaut : rien lu encore des dix kilos de masse critique qui accompagnent le texte. Toutefois, je me demande pourquoi c'est celui-là qu'on fait lire aux élèves. Car son premier sujet me semble : hommes de bonne naissance, prenez garde à la femme, qui est vénale et inconséquente, et dont les charmes puissants vous conduiront à l'abîme. Le XVIIIe a produit je crois des textes plus subtils et plus remuants.
Film : La Grande Bellezza. Petit film sur rien. La vanité observe la vanité et loupe toujours grande la beauté.
Après que G. m'a soufflé une petite combine dans l'oreillette : je crois que c'est bon, la méthode du caviardage fonctionne.
Recommencé Pedro Paramó après une première tentative infructueuse il y a trois ans. Mais là pareil, ça me tombe des mains : je comprends la virtuosité des régimes de parole et la sécheresse puissante des saynètes, mais dans l'ensemble ça me laisse froid, et surtout j'y comprends que dalle.
Verres avec H. et B. Il nous raconte son périple à travers l'Amsud et je songe à Kalli, et je rêve de gravir une montagne à six mille armé de crampons et piolets.
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