Je gravis la montagne forestière pour m’approcher du coeur des incendies qui ravagent la région. Mais on repère mon bivouac par une caméra de surveillance, cachée je-ne-sais-où dans la forêt. Alors, je trouve refuge dans un gîte non loin de là. J’essaye de m'y faire passer pour un autre.
La gendarmerie m’interroge, mon alibi tient. À leurs yeux, je ne suis un marcheur tout ce qu’il y a de plus normal, pas de ces inconscients qui vont vers l’incendie. Je suis habillé en treillis et, le soir, fume des cigarettes avec les autres, assis sur les bancs en bois de la salle commune.
Mais les gendarmes reviennent ; peut-être que je suis découvert. À leur arrivée, je file me cacher derrière la paroi d’un mur qui dissimule, à ma grande surprise, une pièce secrète. Dans cette salle immense baignée de lumière blanche, une femme blonde d’une quarantaine d’années peint des bégonias. Les gendarmes fouillent dans les chambres et passent dans les escaliers, mais ne repèrent pas ma cachette. Au bout de quelques minutes, je fais signe à la dame que nous pouvons rejoindre les autres.
C’est en m’installant à la table que je comprends mon erreur. La femme – qui est devenue un homme de mon âge, peut-être mon double, ou mon sosie – est allée plus lentement que moi dans les escaliers. Ainsi, en me voyant revenir, la gendarmerie me reconnaîtra, mais quand ils verront le deuxième moi arriver, ils comprendront qu’on veut les berner. Je sors fumer une clope et ne fais pas le malin.
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